« Les Français sont en avance sur les politiques »
Invité des petits déjeuners de l’APM, le jeune économiste dénonce un « french bashing » qui ne correspond pas à la société d’aujourd’hui. « Une majorité de gagnants existe », affirme-t-il.
Le changement ? « Les Français y sont prêts ! », assure Robin Rivaton, jeune économiste de 27 ans, conseiller d’un grand patron. Statistiques à l’appui, il note que de plus en plus de jeunes veulent créer leur entreprise et que « le rapport à la mondialisation a changé ». De mal, il est devenu une réalité qu’il faut apprivoiser pour mieux la maîtriser. « La France est un pays très ouvert aux innovations extérieure » ; « elle est celui qui consomme le plus de produits culturels étrangers » ; « elle adopte facilement les nouvelles technologies »… Alors, pourquoi un tel pessimisme ambiant ?
La technostructure résiste davantage au changement. Au contact souvent des plus malheureux, les politiques ont une vision déformée de la société. « Ce sont les perdants du changement qui se mobilisent ; le Français qui ne vote pas est réformiste ». C’est celui-là qu’il faut convaincre d’aller voter. En les enthousiasmant si possible !
Pour Robin Rivaton, le programme de François Fillon est sans doute le plus abouti pour l’heure, mais « il y a un problème d’enrobage ». Il est difficile de mobiliser en promettant du sang et des larmes. Alain Juppé a mis ses équipes au travail. Xavier Bertrand réfléchit sur des idées nouvelles. Une chose apparaît certaine : « Quand un candidat ment sur le diagnostic, il ne peut rien faire après », ainsi qu’en témoigne les difficultés d’Alain Juppé, en 1995 : comment mener une politique rigoureuse quand le président de la République a été élu sur la résorption de la « fracture sociale » ?
Au-delà du programme, il y a aussi le faire. « Le vrai problème est de savoir comment on met en œuvre les politiques choisies », insiste le jeune économiste. Les techniques de management et d’adaptation au changement méritent d’être connues des politiques…